MONUMENTS HYSTÉRIQUES

VANASAY KHAMPHOMMALA

28 jan > 30 jan

SPECTACLE ANNULÉ

 

 

ARTISTE ASSOCIÉ

 

MONUMENTS HYSTÉRIQUES – LE FILM

 

« Monuments hystériques raconte l’histoire d’un événement qui n’a pas lieu — c’est-à-dire l’histoire de beaucoup d’événements en ce moment. Alors, faute de pouvoir se rassembler pour des représentations, on a décidé, avec la réalisatrice Maud Martin, de réaliser, non pas une captation, mais un film, tiré du spectacle, qui, en quelque sorte, en tiendrait lieu. Parce que les lieux ne sont jamais là où l’on croit. Et que ce n’est pas parce qu’on ne peut pas se retrouver qu’on ne peut pas être ensemble. » Vanasay Khamphommala

 

 

En savoir plus

Qu’est-ce qu’un monument ? Étymologiquement : « ce dont il faut se souvenir ». Mais que faire lorsqu’en pleine inauguration quelque chose déraille ? Quand la parole et la mémoire dérapent et que les corps des participants vont de travers ? Avec Monuments hystériques, l’approche documentaire vacille sur ses bases et bascule dans la fiction et l’irrationnel.

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Artiste associé au T°, Vanasay Khamphommala aime dérouter les sens comme la logique, les corps comme les habitudes. Ce goût de l’irrévérence, il nous l’a fait partager avec Orphée aphone, et le poursuit avec Monuments hystériques. Tout commence ici autour d’un piédestal vide. Cinq personnes sont rassemblées pour l’inauguration d’un monument. Progressivement, leurs paroles comme leurs gestes sont soumis à des dérèglements inattendus. « L’esprit du lieu » vient de prendre le dessus… La mise en scène du comédien, performeur et chanteuse, bouscule la bienséance, et interroge avec humour notre rapport au patrimoine. Véritable mélange des « genres », ce théâtre de l’instant à la croisée de la fiction et de la performance, nous réunit devant des enjeux de mémoire et de partage.

NOTE D’INTENTION

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QU’EST-CE QU’UN LIEU ?

Un lieu est un espace où quelque chose a lieu. C’est cette relation entre un espace et une histoire, petite ou grande, que Monuments hystériques se propose d’explorer. À mi-chemin du théâtre et de la performance, du documentaire et de la fiction, de l’essai et du récit, Monuments hystériques examine la manière dont nous organisons les espaces, en réponse à la manière dont, à l’inverse, ceux-ci sculptent nos imaginaires. Mêlant diverses approches (historiques, sociologiques, anthropologiques, plastiques), le spectacle explore nos stratégies à la fois collectives et individuelles pour marquer les espaces, nous y repérer, nous les approprier.

De quelle manière le lieu où vous vous trouvez influence-t-il votre état ?

Qui est la dernière personne qui s’est tenue exactement à l’endroit où vous vous trouvez en ce moment ? Pouvez-vous encore sentir sa présence ?

Monuments hystériques part de l’hypothèse qu’un lieu transmet sa mémoire à celles et ceux qui savent les écouter, et qu’à l’inverse, nous imprimons dans les espaces les histoires dont nous sommes détenteurs. C’est ce phénomène de transfert, d’hystérie au sens premier du terme, que le spectacle donne à voir, en montrant de quelle manière, sous l’influence d’un espace, la mécanique théâtrale se voit bientôt bousculée par l’irruption de récits inattendus.

 

DÉHIÉRARCHISER LES ESPACES

Certains lieux, plus que d’autres, ont accumulé les histoires, individuelles et collectives : ils ont acquis le statut, souvent prestigieux, de monuments.

Mais à la marge des cartographies officielles, nos intimités tracent des géographies plus secrètes : telle pièce, où nous avons respiré pour la première fois telle odeur ; tel banc, où nous nous sommes assis pour la dernière fois à côté de telle personne…

À rebours d’une pensée hiérarchique des espaces, Monuments hystériques interroge nos idées reçues sur la notion de patrimoine. Conçu pour l’itinérance, le projet se pose aussi dans des espaces parfois moins considérés — ensembles urbains, établissements scolaires, équipements municipaux. Pour être moins prestigieux, ces lieux n’en proposent pas moins des histoires qui valent d’être racontées en ce qu’elles témoignent de notre irrésistible besoin de nous unir à des espaces au moyen de fictions.

 

INVENTER UN THÉÂTRE DE L’INSTANT

Monuments hystériques relève pour partie d’une forme écrite et fixe, et pour partie d’une forme improvisée, conçue en fonction des espaces dans lesquels le projet est présenté. En cela, le projet poursuit ma recherche entamée avec Vénus et Adonis et L’Invocation à la muse d’un théâtre de l’instant, inventé en réponse à la configuration toujours unique d’une représentation. Dans le prolongement des performances que j’ai créées dans un cadre universitaire ou des visites guindées que j’ai présentées aux Musées des Beaux-Arts de Toulon et Tours, Monuments hystériques creusera ma recherche sur le jeu comme performance, sollicitant toutes les compétences, notamment musicales et chorégraphiques, des interprètes. Je travaillerai ici au plus proche des spécificités et des désirs des comédien ·ne·s de l’ensemble artistique du CDN de Tours, que je me réjouis de retrouver après la création de Vénus et Adonis en 2015. Nous écrirons ensemble des personnages et des partitions sur mesure. Ce travail centré sur les interprètes cherchera à développer au maximum leur porosité et leur capacité de réaction à un contexte donné de représentation. Le travail sur le jeu se doublera d’une recherche technique dont la principale caractéristique sera la légèreté : penser une logistique théâtrale qui soit aussi une logique de préservation des espaces, aussi peu invasive que possible, qui mette d’abord en avant les lieux tels qu’ils sont. Principalement basée sur le son, propre à soutenir le travail de jeu avec sobriété, le travail technique cherchera à mettre en valeur les points de jonction, voire de fusion, entre les espaces et les interprètes.

 

DIALOGUER AVEC LES LIEUX

Pour permettre à chaque performance d’être au plus proche de l’espace dans lequel elle est donnée, celle-ci donnera lieu en amont à un bref travail de recherche documentaire, qui sera l’occasion d’un dialogue entre l’équipe artistique et les usagers du lieu accueillant le spectacle. Au-delà de l’enjeu théâtral et documentaire, ce protocole cherche à favoriser les échanges humains qui permettent à la représentation non pas seulement de se tenir dans un espace, mais de véritablement avoir lieu.

 

Vanasay Khamphommala

production et coproduction

coproduction Compagnie Lapsus chevelü et Centre dramatique national de Tours – Théâtre Olympia

avec la participation du dispositif Jeune Théâtre en Région Centre-Val de Loire
avec le soutien de la Drac Centre-Val de Loire, de la Région Centre-Val de Loire et de la Ville de Tours / LABEL RAYONS FRAIS création + diffusion

ce spectacle bénéficie de septembre 2020 à août 2022 de la Convention pour le soutien à la diffusion des compagnies de la Région Centre-Val de Loire signée par l’ONDA, la Région Centre Val de Loire et Scène O Centre 

un projet de Vanasay Khamphommala

 

dramaturgie et textes Vanasay Khamphommala
Collaboration artistique Delphine Meilland

 

avec les comédien·ne·s de l’ensemble artistique du Centre dramatique national de Tours – Théâtre Olympia
Thomas Christin
Garance Degos
Hugo Kuchel
Tamara Lipszyc
Diane Pasquet

création régie par les techniciens du Jeune Théâtre en Région Centre-Val de Loire
Simon d’Anselme de Puisaye
Tom Desnos